Au sommet du clocher de son lycée, Finch réfléchit à ce qu’il se passerait s’il sautait, là, dans le vide, lorsqu’il s’aperçoit qu’il n’est pas seul. A quelques mètres de lui, assise sur le muret, les pieds dans le néant, Violet Markey semble perdue, désespérée. Finch, le fêlé, n’a plus alors qu’une seule idée : sauver cette jeune fille… Une rencontre qui marquera le début d’une incroyable relation.
Tous nos Jours parfaits…
C’est l’histoire d’un drame racontée à deux voix, celle d’un jeune homme bipolaire obnubilé par la mort, SA mort, et d’une jeune fille qui avait tout jusqu’à ce qu’elle perde sa sœur aînée dans un accident de voiture. Deux âmes perdues qui se rencontrent au moment le plus critique. Deux adolescents étranges et isolés qui vont utiliser ce lien nouveau qui les unit pour bâtir une amitié surprenante à l’occasion d’un devoir de géographie. Et tandis que l’un cherche encore sa propre identité, l’autre va retrouver le goût de vivre et de faire… à travers les défis.
Au fil des pages l’amitié devient amour, la prudence se mue en confiance et en complicité.
Si Violet nous touche par la profondeur de sa tristesse, Finch, quant à lui, s’offre une place de choix dans nos cœurs en manipulant l’humour et la philosophie pour cacher sa fragilité extrême. Il est le meneur qui conduit le récit, l’ami qu’on aimerait tous avoir, le partenaire qui nous comprend mieux que nous même… Sans que l’autre ne le connaisse complètement…
Tous nos Jours parfaits est un roman sincère qui évoque un thème difficile, celui du suicide, avec une intensité bouleversante.
Personnellement, j’ai fondu pour le personnage de Finch. Ce rebelle, toujours drôle, incroyablement intelligent, lucide jusqu’à l’acidité et cultivant le mystère en toute circonstance. J’ai aimé sa recherche identitaire, son côté schizophrène, sa quête de l’absolu.
J’ai trouvé que l’auteure avait traité son sujet avec subtilité et sagesse, nous montrant la détresse sans l’apitoiement, l’aveuglement égoïste des Autres
(famille, amis, professeurs…) jusqu’à son paroxysme.
Tous nos Jours parfaits porte à la fois l’espoir et l’anéantissement, il jette un œil sans jugement sur le désir farouche de mourir et sur la compréhension de cet état.
A lire et à relire pour appréhender, au delà des apparences, la réelle détresse des survivants ainsi que celle des victimes de dépression.